13.06.2024

Les dangers naturels en Suisse : chiffres, dates et faits

En Suisse, la population vit depuis toujours avec les dangers naturels. Les événements et dommages sont documentés et analysés dans le but d’en tirer des enseignements, de sensibiliser davantage aux dangers et de continuellement améliorer la protection.

Grosses tempêtes, crues, avalanches, voire même tremblements de terre : depuis toujours, la Suisse connaît des événements naturels, dont certains engendrent d’importants dégâts environnementaux, matériels ou causent même des victimes humaines. Les événements naturels sont documentés, leurs valeurs mesurées et, depuis une bonne centaine d’années, ces données sont rassemblées dans des statistiques.

Records impressionnants et chiffres préoccupants

Saviez-vous que

  • le plus gros grêlon mesuré en Suisse faisait environ 13 cm de diamètre ?

  • Le 27 février 1990, pendant la tempête Vivian, une rafale a atteint les 268 km/h sur le Grand-St-Bernard.

  • Quant à la plus longue phase de sécheresse ininterrompue, c’est à Lugano qu’elle a été relevée : en 1988, pendant 77 jours, il n’a pas plu dans la localité.

  • À l’inverse, le 11 juin 2018, 41 mm de précipitations se sont abattus sur Lausanne en seulement 10 minutes – l’équivalent de 41 l d’eau/m 2 . 1)

Ces chiffres sont impressionnants et traduisent également des conséquences concrètes, avec des dommages importants. Selon l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), les crues, laves torrentielles, glissements de terrain et éboulements entraînent chaque année près de 300 millions de francs de dommages. 2)

Documentation des événements dus aux dangers naturels en Suisse

Les photos et récits des événements naturels passés nous permettent d’obtenir de précieuses informations.

Image de l'éboulement de Goldau du 2 septembre 1806
Image de l'éboulement de Goldau du 2 septembre 1806

C’est seulement depuis la deuxième moitié du XIX e siècle que les événements dus aux dangers naturels sont relevés et analysés de manière systématique en Suisse. Depuis 1972, l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL gère, sur mandat de la Confédération, une base de données sur les dommages dus à des crues, des laves torrentielles, des glissements de terrain et des chutes de pierres. Elle compte aujourd’hui plus de 28 000 entrées.

Base de données WSL


Les établissements cantonaux d’assurances tiennent également des statistiques sur les dommages causés par lesdangers naturels. Les analyses montrent que ce sont en particulier les inondations, les tempêtes et la grêle qui engendrent des dommages importants.

Statistique de dommages de l'AECA


La proportion des différentes causes de dommages par rapport au montant total du dommage :

Diagramm der Schadenstatistik der VKG
Diagramm der Schadenstatistik der VKG

Toujours plus, toujours pire ?

La quantité et l’ampleur des événements dus aux dangers naturels, et plus particulièrement les coûts des dommages qui en découlent, varient d’une année à l’autre. En règle générale, quelques événements majeurs causent les plus gros dommages. Les intempéries des 21 et 22 août 2005, par exemple, ont causé des dommages d’environ trois milliards de francs et représentent ainsi les inondations les plus dévastatrices en Suisse.

Il règne toutefois une certaine incertitude quant à la base de données des événements passés, car bien plus d’événements sont documentés aujourd’hui qu’à l’époque. Cela s’explique par les moyens à disposition aujourd’hui, par une plus grande densité de population, par davantage de mobilité ainsi que par une présence élargie des médias. Par ailleurs, avec la croissance des agglomérations et des infrastructures, les dommages augmentent.

Il n’est pas (encore) possible de démontrer statistiquement si la quantité et l’ampleur des événements dus aux dangers naturels sont en hausse, car les données temporelles sont pour l’instant trop courtes. En raison du changement climatique, il faut toutefois s’attendre à ce que les processus naturels se modifient. En conséquence, il est également possible que des zones qui avaient jusqu’alors été épargnées soient exposées aux événements naturels. Les experts prévoient également que les événements extrêmes le deviennent encore davantage (p. ex. précipitations encore plus intenses). Par ailleurs, en raison de la fonte du pergélisol dans les régions de montagnes par exemple, de nouvelles zones de danger risquent de faire leur apparition.

Ein Gewitter im Tessin
Ein Gewitter im Tessin
Die Renaturierung eines Flusses
Die Renaturierung eines Flusses

Le rôle de la prévention

En conséquence, la prévention est d’autant plus centrale, car elle permet d’influencer positivement l’impact des dommages par des mesures ciblées. Non seulement la population est de plus en plus sensibilisée aux dangers, mais de nombreuses mesures de protection ont été mises en place ces dernières années, réduisant ainsi considérablement l'ampleur et la fréquence des événements dommageables.

Les dangers naturels au premier plan

Les dangers naturels font partie du quotidien en Suisse, mais pendant les périodes de calme, on a parfois tendance à les oublier. La documentation, les statistiques et les analyses contribuent à ne pas reléguer les risques au second plan. Les chiffres, données et rapports rassemblés nous aident à comprendre les dangers naturels afin de nous y préparer et de nous protéger.