Attention : avis de tempête

Le 3 janvier 2018, la Suisse a brièvement retenu son souffle : la tempête hivernale « Éléanor » a balayé le pays avec des vents pouvant atteindre 200 km/h. Une image de cet événement a particulièrement marqué les esprits : un wagon de 19 tonnes de la Compagnie du Chemin de fer Montreux Oberland bernois que le vent a fait dérailler dans le Simmental. Le 24 juillet 2023, un violent orage s'est abattu sur la région de La Chaux-de-Fonds, provoquant en quelques minutes des dégâts considérables. Dans le quartier des Éplatures, une rafale de vent à 217 km/h, a arraché le clocher d’une église et en a découvert le toit, en grande partie.

Bien que l’un de ces événements se soit produit en hiver et l’autre en été, les deux conditions météorologiques sont des tempêtes typiques pour la Suisse. « Éléanor » a été déclenchée par une dépression orageuse extratropicale, comme il s’en produit surtout en automne et en hiver sous nos latitudes. La tempête de La Chaux-de-Fonds, en revanche, était un phénomène orageux typique.

Les tempêtes provoquent souvent de véritables ravages dans les zones qu’elles frappent. Des arbres centenaires sont renversés comme des allumettes et des forêts entières sont rasées. Des tuiles et des toits complets sont arrachés, des pots de fleurs ou des meubles de jardin sont projetés dans les airs et endommagent les bâtiments. Ce sont les tempêtes hivernales de grande étendue qui causent généralement les dégâts les plus importants. En Suisse, d’autres types de tempêtes, provoquées par la bise, le foehn ou les rafales d’orage, sont moins importantes, mais peuvent également provoquer des dégâts massifs au niveau local.

En moyenne (2004 à 2023), les tempêtes constituent avec 18,9 %, une part considérable de la somme totale des dommages causés aux bâtiments par les dangers naturels. Aussi bien « Éléanor » que la tempête de La Chaux-de-Fonds ont fait grimper les coûts : en 2018 et 2023, les montants des dommages causés par les tempêtes représentaient plus de 60 % des coûts totaux.

Il est aujourd’hui relativement facile de prévoir les événements météorologiques qui vont toucher des territoires étendus. Vous voulez savoir où et quand des intempéries se produiront ? Informez-vous de façon proactive ou installez une application d’alarme météo qui vous avertira en temps utile. Observez l'évolution de la météo locale et préparez-vous en conséquence.

Profitez également de la prochaine sortie scolaire pour discuter de la météo et des dangers naturels avec votre classe. Impliquez les élèves et planifiez l’excursion ensemble en mettant l’accent sur la météo.

Alarme-Météo 

Windy

Deux autres conditions météorologiques génèrent des vents tempétueux dans l’espace alpin. Tout d'abord la bise, ce vent du nord-est qui souffle sur le Plateau, surtout pendant le semestre d’hiver. Normalement, la bise est inoffensive mais, dans le Jura et l'arc lémanique, elle peut tout à fait se transformer en tempête. C’est ce qui s’est passé le dimanche 26 février 2023 : des rafales de vent de 98 km/h ont été enregistrées à l’aéroport de Genève et jusqu’à 100 km/h à Saint-Prex, dans le canton de Vaud. Au sommet de la Dôle, des rafales tempétueuses atteignant 123 km/h ont même été mesurées. Une vitesse record de 178 km/h a été enregistrée sur le même sommet le 13 février 1984 lors d'une tempête de bise.

Le fœhn constitue la deuxième condition météorologique accompagnée de vents forts qui est typique d'un pays montagneux comme la Suisse. Ce vent résulte des différences de pression entre le sud et le nord des Alpes. Si la différence de pression entre Lugano et Zurich est importante, il n’est pas rare que le fœhn se transforme en vent tempétueux. Des vents de plus de 90 km/h peuvent alors balayer les vallées à fœhn. Dans l’Oberland bernois, le vent peut aussi souffler très fort en cas de fœhn. Ainsi, le 8 novembre 1982, une station de mesure privée située à proximité du col du Susten a enregistré des pointes de vent à 246 km/h.

Pour décrire le vent, on mesure à la fois sa vitesse et sa direction. L’anémomètre mesure la vitesse et la girouette (ou la manche à air) indique la direction d’où vient le vent. En Suisse, la mesure est généralement exprimée en km/h. À partir de 75 km/h, on parle de tempête. Si la vitesse du vent dépasse 117 km/h, il s’agit alors d’un ouragan. « Eléanor » et la tempête orageuse de La Chaux-de-Fonds ont donc tous deux atteint la force d’un ouragan.

La force du vent augmente avec l’altitude. Au niveau du sol, les obstacles qui s’y trouvent ralentissent le vent. Cela explique pourquoi le vent souffle nettement plus fort sur les endroits exposés comme les collines, les tours ou les sommets que dans les vallées ou les villes. En Suisse, ce sont les stations de mesure situées en montagne qui fournissent par conséquent des valeurs record. La plus forte rafale de vent jamais mesurée, soit 268 km/h, a été enregistrée le 27 février 1990 sur le Grand-Saint-Bernard lors de la tempête hivernale « Viviane ».

Dans d’autres parties du monde, il existe également des tempêtes redoutables, comme les cyclones tropicaux. Selon la région, ils sont appelés différemment : ouragans aux États-Unis, typhons en Asie et cyclones en Australie. De grandes zones de dépression se forment au-dessus de l’eau chaude de la mer, ce qui génère souvent des vents de plus de 300 km/h. Les tempêtes peuvent atteindre jusqu’à 200 km de diamètre et il n’est pas rare qu’elles provoquent des inondations ou des raz-de-marée.

Les tornades sont également des événements de vents violents redoutés. Elles se produisent souvent en même temps que des orages et sont connues pour leur nuage en entonnoir tourbillonnant. Les tornades sont plus petites et ont une durée de vie plus courte que les cyclones tropicaux, mais le vent qu’elles produisent peut également atteindre des vitesses de plus de 300 km/h. Elles sont particulièrement fréquentes au printemps aux États-Unis.